Luigi Ghirri

Né en 1943 à Scandiano (IT)
Décédé en 1992 à Roncocesi (IT)

  

Salzburg

1967
Photographie couleur, tirage argentique
20 x 26 cm
Acquisition: 1985

Modena
Rimini
Salzburg

À l’aube des années 1970, être photographe revenait à photographier en noir et blanc, à rejeter la couleur jugée vulgaire car trop attachée à la publicité ou aux travaux des amateurs. Luigi Ghirri est alors l’un des premiers à refuser ce dictat pour affirmer combien la complexité du monde n’est perceptible qu’à condition d’utiliser la couleur. Considérant que la première photographie du globe terrestre prise par un astronaute américain est «la» photographie originelle étant donné qu’elle contient en germe «toutes les images du monde», Ghirri va dès lors poursuivre un travail d’inventaire volontairement tourné vers le paysage italien. «je ne cherche pas à faire des photographies mais des cartes de géographie, de navigation, qui seraient en même temps des photographies». Dans les années 1980, la couleur lui permet de témoigner des multiples avatars d’une culture vernaculaire. Cela implique évidemment de prendre en charge la dimension populaire de celle-ci en révélant les coutumes et objets qui la façonnent. C’est notamment le cas dans la série que possède le Frac, où il s’attache à mettre en abîme la représentation photographique en isolant des motifs de paysage peints, motifs troublants tant ils fonctionnent sur une histoire de la figuration essentiellement populaire. Par ce travail, il interroge non seulement le statut de la photographie mais aussi la normalisation des signes de toute culture.

^{Damien Sausset}

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