Née en 1973 à Luxembourg (LU)
Vit et travaille à Luxembourg (LU)
2006
Boussole chinoise, néon
60 x 60 cm chacun
Acquisition: 2006
Au delà d’une formation de haut niveau en violoncelle, c’est peut-être le creuset culturel dans lequel a baigné Su-Mei Tse, née d’un couple sino-britannique, qui préside au choix de l’artiste de se confronter à la question du langage universel. Déjà présente dans la collection avec deux vidéos acquises au tout début de sa jeune carrière, la pièce proposée ici ajoute à la compréhension de son travail et vient perturber à nouveau nos conventions où le langage recouvre une place essentielle.
Cette pièce indique les quatre directions d’une boussole, or les directions chinoises basées sur l’horizontalité, ne suivent pas le même ordre qu’en Occident, et l’Est vient en premier.
La question des références culturelles et de la relativité des données et des interprétations personnelles sont au centre de cette proposition. Vision idéologique par nature, les enjeux liés à la géographie ne cesse d’engendrer guerre et conflit. Le langage de la cartographie n’a rien d’universel, il n’est le reflet que de nos intérêts et l’approche poétique de Su-Mei tend à les déjouer.
Su-Mei Tse évite les effets de l’exotisme et ne verse pas dans le syndrome cocotier. La déconstruction de l’exotique chez l’artiste n’équivaut pas seulement à un exercice d’ironie. Pierre-Jean Jouve put affirmer que tous les grand poètes avaient leur « Chine intérieure ». Formule expliquant la nécessité (double et paradoxale) de devenir chinois pour aspirer à l’excellence artistique et de l’indifférence (relative) de ses origines.