Né en 1951 à Metz (FR)
Vit et travaille à Metz (FR)
1983
Photographie noir et blanc, tirage argentique
39,7 x 25,7 cm
Acquisition: 1989
La pratique photographique de Jean-Luc Tartarin s’attache à cerner l’essence des choses, qu’elles soient un être humain ou un simple élément de notre quotidien, voire un paysage transfiguré par une lumière particulière. Ces «portraits» divers sont de grands formats qui donnent ainsi à l’image une autonomie proche de celle du tableau (l’image est close, elle vaut pour elle-même et semble dépourvue de hors-champ). Ces travaux récents trouvent leurs sources dans les expérimentations en noir et blanc poursuivies durant les années 1970 et 1980 et dont la collection possède plusieurs exemples significatifs. Ainsi les photographies de forêt qu’il réalise vers la fin des années 1980 témoignent d’une volonté de ne pas céder au pittoresque mais de restituer au contraire toute la charge symbolique de ce lieu particulier. La forêt, dans l’histoire et l’imaginaire occidental, reste l’espace des divinités et mythes païens, le lieu mystérieux, vaguement inquiétant où sont encore ancrées certaines des croyances les plus primitives (et les plus fondamentales) de notre imaginaire. C’est ce que suggère dans ces images l’enchevêtrement des branches d’où émerge une lumière savamment travaillée. De même, des portraits plus anciens jouent de cette tension entre réel et imaginaire, mais, cette fois, confronté à l’impossibilité de cerner la réalité intérieure du sujet. Depuis, Jean-Luc Tartarin s’est ouvert à la couleur et à l’objectivité.
Damien Sausset