Né en 1958 à Épinal (FR)
Vit et travaille à Malzéville (FR)
1983
Gouache et lavis sur papier
42 x 50 cm
Acquisition: 1984
Est-ce parce qu’il est né à Épinal qu’Etienne Pressager manifeste dans son œuvre un goût si prononcé pour les belles images, y compris dans leur dimension anecdotique et leur rapport à la lettre ? Sa prédilection pour le papier, la peinture à l’eau (gouache, lavis, aquarelle…), et l’usage qu’il fait des mots dans le tableau, tendent à le confirmer. Ici, le titre des œuvres figure bien visible, en belles capitales, avec un effet de relief en trompe-l’œil. D’autres réalisations sont constituées de lettres ou d’alphabets… Dans ces deux peintures des années 1980, Étienne Pressager imagine des paysages naïfs, dont l’agencement n’est pas sans rappeler certaines maquettes pour le théâtre de David Hockney. Autant dire que la figuration y est assumée sans complexe, à une période où la peinture est remise en question par beaucoup d’artistes. L’inspiration demeure proche du surréalisme, et les thèmes auraient pu être traités par un Max Ernst ou un Magritte. Le Monument pour un œillet rouge et le Monument près de la rivière appliquent tous deux le même principe : un élément floral ou animalier est exalté par une construction de pierre stylisée, un temple peut-être. De rares touches de rouge ou de jaune avivent la scène, par contraste avec les tons froids du paysage. Dans ses tableaux, Pressager invente des mythologies imprécises, non dépourvues d’humour, qui suscitent la rêverie. L’évidence du cadrage, la mise en avant des objets placés au centre de la composition – et qu’accentue encore la perspective des architectures – semblent illustrer une fable dont on ignore la teneur exacte et confèrent aux images un caractère délibérément poétique.
Olivier Goetz
http://www.etiennepressager.fr.